Choisir un organisme de formation: CMAS / FFESSM ou PADI ?

Publié le par Satyre

En faisant des recherches sur Internet, j'ai retrouvé l'article qui m'a permis de découvrir le Mantalo qui est mon club de plongée associatif en Région Parisienne.

Je dis donc un grand merci à Jack  que j'ai croisé plusieurs fois depuis lors.

L'article présent sur ce blog a été copié depuis le site : http://www.salsabulles.com/cmaspadi.php


 

Choisir un organisme de formation: CMAS / FFESSM ou PADI ?

 Ceux qui pratiquent la salsa auront entendu parler de la guéguerre cubaine-portoricaine… eh bien en plongée, c'est pareil.

A ma droite, la Fédération Françaised'Etudes et de Sports Sous Marins (FFESSM), dite la "Fédé", rattachée à la Confédération Mondialedes Activités Subaquatiques (CMAS). A ma gauche, la Professionnal Associationof Diving Instructors (PADI), école de plongée originaire des Etats-Unis. 

D'entrée, soyons clairs: 95% des centres de plongée dans le monde sont des centres PADI. Si vous partez plonger pour des destinations tropicales, il y a de fortes chances que la structure qui vous accueille soit affiliée à PADI.

Par contre, en France et dans les DOM-TOM, la Fédé' reste très largement majoritaire, et il existe de forts préjugés négatifs sur PADI qui, malgré l'implantation croissante de PADI en France, subsistent dans beaucoup d'esprits, qui résistent encore et toujours, tel le fameux village gaulois, à l'envahisseur. Les lieux communs sont nombreux, et parfois non dépourvus d'un certain sectarisme.

 

Que choisir ?

D'un point de vue pédagogique, les deux écoles sont largement complémentaires. Elles reflètent une approche de la plongée radicalement différente, PADI étant beaucoup plus axé sur la plongée-loisir et s'adressant davantage au grand public, et la Fédé' ayant une approche beaucoup plus sportive et, d'une certaine façon, technique de la plongée.

Dans les niveaux élémentaires, PADI offre avec l'Open Water une formation plus étoffée et plus axée sur l'autonomie que le niveau 1 fédéral. Le système fédéral, quant à lui, ne confère d'autonomie à ses plongeurs qu'à partir du niveau 2, et de manière plus limitée. Par contre, il enseigne dès le niveau 2 les gestes d'assistance envers d'autres plongeurs, qui ne sont étudiés chez PADI qu'à partir du niveau "Rescue", qui vient après l'Advanced Open Water, ce qui peut sembler un peu "léger" pour des gens censés être déjà autonomes à 30m... Si vous êtes déjà perdus, ne vous inquiétez pas, je récapitulerai les niveaux plus bas.

plongeurs padi
Deux plongeurs PADI (R), que l'on reconnait à leurs palmes fluos et au fait qu'ils se brossent manifestement les dents avec Ultra Brite (R)

Au delà des compétences, c'est véritablement la philosophie qui est derrière qui diverge fortement.

Rendons à César ce qui est à César: PADI a été, ces 15 dernières années, l'un des moteurs d'une indéniable démocratisation de la plongée dans le monde. Avec à la clé une certaine dérive de grosse machine commerciale. Après le livre et le DVD, on vous vendra le T-shirt, la casquette, le carnet de plongée imperméable, le tuba fluo, tout ça sous le slogan "diving is fun". D'où la très célèbre blague de l'acronyme PADI, qui voudrait, en fait, dire "Put Another Dollar In". Néanmoins, l'une des grandes forces de PADI consiste probablement à rendre la plongée accessible à tous: petits, grands, jeunes, vieux, handicapés, tout le monde peut plonger. La plongée est présentée fondamentalement comme un loisir, une activité relaxante, par le biais de laquelle on pourra, par ailleurs, se faire plein de nouveaux amis. Bref, tout, sauf un sport. Le sport, c'est contraignant, et ça fatigue. La plongée, c'est cool, mec.

 

A l'autre bout du spectre, on a la FFESSM, organisme non-commercial, bastion de la "plongée à la française", chez laquelle la plongée c'est sympa, mais bon, on n'est pas là pour rigoler. La plongée à la française, il faut le dire, était à ses débuts plutôt militaire. On y utilise d'ailleurs encore aujourd'hui les tables de décompression de la Marine Nationale. En fonction des encadrants, vous pourrez ainsi tomber encore parfois sur quelques spécimens qui restent persuadés que la plongée est réservée à quelques athlètes de haut niveau, et qui pour commencer votre entrainement, vous feront faire 10 longueurs de piscine à la palme, juste histoire de vous faire les mollets. L'entrainement physique, les connaissances théoriques, la méthode d'enseignement des phénomènes physiques (et tout un tas d'autres choses qui riment en "-ique") tout tend à présenter la plongée comme une activité sérieuse. Néanmoins, les choses ont beaucoup évolué, et les structures où vous aurez l'impression d'être à l'armée avec un moniteur de plongée dans le rôle de l'adjudant qui vous engueule comme du poisson pourri dès que vous faites quelque chose de travers, relèvent aujourd'hui plutôt de l'anecdote. En outre, l'approche beaucoup plus progressive de l'autonomie, et la présence constante d'un moniteur avec les débutants, couplée à un enseignement théorique très rigoureux, sont des gages de sécurité optimale, pour une activité qui n'est pas sans risques. L'approche fédérale de la plongée, par ailleurs, peut souvent receler une finesse technique que le plongeur d'un niveau plus avancé saura apprécier à sa juste valeur.

nageur combat
Un plongeur FFESSM lors de sa mise à l'eau du dimanche matin. Vous noterez la technique infaillible pour repérer les bancs de poissons.

Récapitulons donc:

padi

Chez PADI, on a donc, dans l'ordre croissant des compétences:

L'Open Water Diver (OWD): vous serez (à terme) autonome* avec un autre plongeur du même niveau à une profondeur maximum de 18m;

L'Advanced Open Water Diver (AOWD): autonomie repoussée à 30m maximum, et diverses spécialisations possibles, notamment une "plongée profonde" qui étend votre autonomie à 40m, qui est chez PADI la limite maximum de profondeur de la plongée loisir;

Le Rescue Diver: vous apprenez à assister et secourir les autres plongeurs, avec un brevet de secourisme (l'Emergency First Rescue, ou EFR) inclus dans la formation.

d'autres niveaux plus élevés vous amènent à encadrer d'autres plongeurs.

ffessm

Avec la FFESSM, on a, dans l'ordre croissant des prérogatives:

Le Niveau 1: pas d'autonomie**, vous plongez systématiquement encadré(e) par un moniteur;

Le Niveau 2: vous êtes autonomes*** jusqu'à 20m, avec un autre plongeur du même niveau, vous apprenez à l'assister et le remonter en cas de problème; vous pouvez également plonger jusqu'à 40m encadré par un moniteur.

Le Niveau 3: vous êtes autonomes jusqu'à 60m, vous pouvez assister et remonter les autres plongeurs; vous passez également un brevet de secourisme (le RIFAP);

d'autres niveaux plus élevés vous amènent à encadrer d'autres plongeurs.

* Dans la pratique, beaucoup de centres PADI conditionnent l'autonomie à un nombre minimal de plongées, typiquement, 30 plongées pour un OWD, ou encore réservent l'autonomie aux niveaux AOWD et au-dessus. Certains centres PADI imposent systématiquement un guide de palanquée (Divemaster), qui n'est pas un moniteur, mais dont vous devez suivre les indications. C'est notamment souvent le cas dans les Caraïbes. Enfin, dans la plupart des cas, vous êtes soumis à une première plongée d'évaluation, dite "check dive", quel que soit votre niveau, lorsque vous arrivez dans un centre où l'on ne vous connaît pas.
** Théoriquement, le N1 fédéral peut être autonome à une profondeur de 10m, mais dans la pratique c'est rarement le cas.
*** Contrairement à PADI, chez les fédéraux, lorsqu'on est autonome, on est autonome. Pas de guide de palanquée, on part avec son binôme et on se débrouille pour retrouver le bateau.

 

Vous hésitez encore ?

Voici mon conseil: si vous avez l'intention de ne plonger qu'en dehors de France, au cours de vos vacances sous les tropiques, vous pouvez raisonnablement opter pour PADI. Si vous avez envie de plonger en France et/ou dans les DOM-TOM, un niveau CMAS - FFESSM, serait de bon ton: même si de nos jours, il n'y a plus beaucoup d'endroits qui vous refuseront de plonger avec un OWD PADI, dans le meilleurs des cas, vous tomberez encore certainement sur des gens qui vous regarderont de travers.

En outre, en France la plongée est assez strictement réglementée, réglementation sur laquelle l'enseignement FFESSM est calqué, alors que PADI ne vous renseignera pas dessus.

Néanmoins, si vous avez la possibilité de profiter des services d'une structure qui intègre l'enseignement des deux écoles (et pas uniquement qui délivre des cartes en double, entendons-nous bien), c'est probablement l'idéal, car, encore une fois, les deux approches sont complémentaires, et il y a du bon à prendre des deux côtés. Si vous jetez un oeil dans notre section liens, vous y trouverez l'adresse d'au moins un club associatif en région parisienne qui enseigne avec les deux casquettes.

Par "club associatif", il faut comprendre que vous passez vos brevets pour un prix défiant toute concurrence, avec des entrainements piscine sur une saison (septembre à mai), et une validation en mer. C'est probablement la meilleure formation envisageable, mais il est certain qu'il faut être suffisament mordu de plongée pour y consacrer une séance par semaine toute l'année. L'avantage est bien entendu une activité sportive régulière, avec l'entrainement physique qui va avec, et une formation très solide, comparée à celle que l'on peut recevoir en quelques jours en bord de mer.

Rien ne vous empêche, par ailleurs, de passer votre niveau en une semaine, lors d'un séjour en bord de mer. Il est évident qu'un niveau passé de cette manière demandra pas mal de plongées avant que vos acquis ne deviennent des réflexes.

En conclusion: qu'importe le vin, pourvu qu'on ait l'ivresse ! Au delà des organismes de formation, et des philosophies que l'on trouve derrière, l'essentiel est de trouver un enseignant, et un mode de formation qui vous convienne. S'il ne vous convient pas, changez de crémerie.

 

Et bonnes bulles !

-Jack

Niveau 3 FFESSM et AOWD PADI


 

Publié dans Recreational

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