Pou Meyssen avec les deux Pascals

Publié le par Satyre

 

Ce Samedi (01/10/2011), je quitte Clermont vers 10h pour aller plonger dans le Lot. J’avais initialement prévu de quitter Clermont la veille, mais la fatigue liée à une semaine de travail bien chargée m'avait dissuadé de prendre la route.  Je passe un coup de fil à Thierry qui lui aussi se prépare à partir. Il prévoit d'arriver vers 12h30. Contrairement à d'habitude, j’opte pour l’autoroute. Le soleil brille haut dans le soleil et ses rayons sont étonnamment chauds pour un mois d’octobre. Seules les nuances flamboyantes des feuillages des arbres évoquent l’automne. Bref, c’est un été indien.

J’arrive chez André comme convenu à 12h30. A mon arrivée, j’ai plaisir à découvrir qu’en plus de Pascal, il y a plein d’autres camarades de jeu pour ce WE. Je retrouve Nicolas alias Marine. Mais il y a aussi Armel alias le Breton et Greg que je n’ai pas croisé depuis la plongée sur le sous-marin U171 et la fameuse photo qui avait fait couler beaucoup d’octets sur les forums de www.plongeur.com

Lot 20111001 0526Marine m’apprend que Barbuzard qui était le 4ème comparse de cette plongée vient à peine de partir. J’appelle l’oiseau de Pontivy et pendant que je chatte avec lui, Thierry arrive à son tour. Le tour de la question du « où va-t-on plonger ? » est vite fait : le Célé est bien trop bas et Cabouy est en travaux. Les niveaux d’eau dans beaucoup de sources sont bas. Il ne reste plus que Pou Meyssen. Sur ces entrefaites, Pascal Poingt alias Pascal44 arrive avec sa DiveMobile version 4x4 avec le volant à droite .

Thierry embarque dans la BreizhDiveMobile d'Armel. Ils ressemblent à deux vieux loups de mer contents de se retrouver pour se remémorer leurs souvenirs de campagne. Dans le cas d’espèce, il s’agit de leur dernier séjour commun en Egypte, à Dahab chez Tom Steiner. Greg embarque avec Pascal Bernabé et enfin, Marine et moi embarquons avec Pascal Poingt. Les deux grands bavards sont donc ainsi ensemble (Pascal & moi) . On cause plongée, FFESSM, choix de carrière et souvenirs de ploufs. Nous suivons la voiture de Pascal B. qui fait découvrir un raccourci à Pascal44.  On arrive à un STOP et au lieu de tourner à droite comme nous l’aurions fait pour aller à Cabouy, je vois Pascal traverser la route et s’enfoncer dans un petit chemin à moitié masqué par des branchages. Je comprends tout de suite pourquoi il n’était pas question que j’emprunte une piste pareille avec ma Modus. Après quelques centaines de mètres, nous nous arrêtons, bloqués par la voiture de Pascal. Sur le côté, il y a aussi la voiture d’Armel qui nous avait devancés. Le  coffre est ouvert et la roue de secours est par terre. Nous pensons logiquement que Pascal s’est arrêté pour donner un coup de main puis nous sommes pris d’un fou rire quand à son tour, il ouvre son coffre et sort sa roue de secours. I

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 ls ont tous les deux été victimes du même caillou. Le changement des deux roues de secours est sportif sur ce terrain en pente. Il est inutile de tous s’affairer donc Pascal44 en profite pour casser la croûte. Il a la gentillesse de partager sa pitance avec votre humble serviteur,  qui dans ma précipitation à rejoindre Gramat avait oublié de s’arrêter pour se sustenter. Cette double crevaison se révèle finalement une bonne occasion pour un gueuleton diététique et sportif.

Après bien des péripéties, les deux roues sont changées et nous poursuivons notre descente vers Pou Meyssen.

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Contrairement au Ressel, on ne peut pas dire qu’il y ait foule. Je découvre la mise à l’eau qui semble un tant soit peu sportive et je suis loin de me douter à quel point j’ai raison.

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Nous nous diviserons en deux équipes : Les deux Pascals, Nicolas & Greg plongeront en direction de Pou Meyssen tandis que Thierry, Armel et moi plongeront en direction de Cabouy. Armel plonge en sidemount et en combinaison humide. Il utilise un camelbag comme système de flottabilité. Pour ma part, j’ai décidé d’utiliser l’Aqualung Artic 100 au lieu de la Weezle comme sous-combinaison. Je pourrais ainsi vérifier si mon incapacité à réussir un V-Drill lors de mes plongées précédentes est ou pas le fait d’être engoncé dans la Weezle. Je m’équipe assez rapidement et au moment d’enfiler mes gants, impossible de mettre la main sur le gauche. Rien à faire, il m’est impossible de le retrouver. Lassé par cette recherche infructueuse, je rejoins la vasque. C’est bien la première fois que je suis le 1er d’une équipe à l’eau. Je vais plonger avec un Tx21/35. Pour Pou Meyssen, c’est du gâchis. J’avais gonflé pour la petite balade dans le Ressel que Thierry et moi avons finalementannulée lors de mon dernier séjour.

Greg et les deux Pascal y sont déjà. Après une bonne attente nous sommes rejoints par Marine & Thierry. Je garde autant que possible les mains hors de l’eau, pas question de me refroidir. L’équipe des Pascal débute sa plongée, tandis que Thierry et moi continuons d'attendre Armel. Celui-ci finit par arriver. A la louche, je pense être entrain d’attendre depuis 10 min. Ça n’a l’air de rien mais dans une eau à 12°C - 13°C, c’est long. J’admire la fluidité avec laquelle il descend dans la vasque (Thierry et moi avions été tout sauf gracieux). Le Predive Check est fait et nous débutons notre plongée. Les premiers mètres sont impressionnants. La visibilité est quasi nulle. Je ne vois pas le bout de mes mains. C’est très bizarre et alors que je poursuis ma progression, je peine à déceler la moindre amélioration. Je vois soudain dans le halo de mon phare je devine l’OSTC d’Armel, puis je vois le plongeur. Signe OK auquel j’acquisse. On prend à droite et nous progressons vers Cabouy. Après une vingtaine de mètres, la visibilité s’améliore peu à peu. Discrètement, je tente un V-Drill et à ma grande surprise, et pour mon plus grand plaisir surtout, j’y arrive très facilement. Ca débloque un truc en moi qui me soulage énormément. Mon nouveau phare donne toute sa puissance et maintenant que la visibilité est au rendez-vous, j’éclaire des volumes gigantesques et de toute beauté. Je débusque des crevettes cavernicoles. Bien qu’en sout, mon plaisir vienne surtout de la contemplation de la pierre, j’aime bien croiser aussi de la vie. Nous avons une belle cohésion d’équipe. Je suis sous le charme de la roche et des volumes. C'est comme si j'évoluais dans une cathédrale. Nous nous engageons dans un tronçon plus bas de plafond et au sortir de celui-ci, le demi-tour est donné.

Je passe en tête et je progresse vers la sortie. Je suis toujours sous le charme du lieu. Je palme avec un bon rythme en étant concentré sur mes sensations. Autocentré, je ne me rends pas compte que j’ai distancié mes binômes. Je m’arrête donc pour les attendre et les voir émerger des ténèbres avec leurs phares qui éclairent la cavité est de toute beauté. Question sécurité en revanche c’est zéro. Quand ils me rejoignent je leur demande si tout va bien, et je repars de plus belle. Cette fois ci, je fais attention de ne pas les distancer. Mais de nouveau, je repars dans un égo-trip (et pourtant je ne suis pas sous LSD), et je prends conscience qu’ils sont bien loin de moi. Je m’arrête et j’attends. Je m’interroge aussi… J’ai plusieurs fois plongé avec Thierry et j’ai en général du mal à le suivre. Comment se fait-il que soudain, je sois en situation d’autant le distancer ? Pendant que je cogite, mes amis se retrouvent à mon niveau. D’ailleurs nous approchons de la sortie. Je fais bien attention cette fois ci à calquer mon allure sur la leur et c’est ensemble que nous finissons la plongée après un stop de sécurité. Thierry et moi sommes les deux premiers à faire surface. Je lui laisse la priorité pour sortir.  Armel fait surface 3à secondes après, et ses premiers mots sont : « Hey, tu as du suivre une formation TDI et donc tu devrais savoir ce qu’est la gestion de l’équipe non ? ». Rien à dire, je ne l’ai pas volée celle-là. La remontée est laborieuse et à un moment je fais un faux pas ce qui me fait dégringoler le long de la pente. Aidé par Armel, je me relève et je m’extirpe tant bien que mal cette fois ci. Arrivé à la voiture, alors que je me déséquipe, Thierry vient vers moi et à son tour me fait une réflexion sur la notion d’équipe, c’est le deuxième effet Kiss-Cool… Mais rien à dire, je l’ai mérité, bien malgré moi certes mais c’est mérité ce coup-ci.

Les paramètres de la plongée sont :

  • Profondeur : 17 mètres
  • Durée : 50 minutes
  • Température : 13°C

On remballe tout et on rentre à Gramat chez André. Je prends mes quartiers dans le studio du haut. Ensuite, je rejoins le reste de la bande. Armel m’aide avec beaucoup de gentillesse et de patience à refaire les sangles de mes palmes avec des sandows, me fait un magnifique nœud pour le mousqueton de mon phare et enfin me fait un nouveau support pour mes cookies et mes flèches directionnelles. Armel et moi allons ensuite rejoindre les autres pour diner à l’hôtel du Centre après le départ de Greg. Nous rentrons quelques heures plus tard pour une bonne nuit de sommeil.

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Le lendemain, on décide de replonger au même endroit. Thierry a envie de plonger en sidemount et pour se faire emprunte le harnais Hollis de Pascal. Armel qui a passé une partie de la matinée à affiner les réglages de son 2èmeharnais SM, utilisera celui-ci avec une vraie wing pour sidemount et son étanche. On prend les mêmes et on recommence en inversant les directions : les deux Pascals et Nicolas plongeront en direction de Cabouy tandis que Thierry, Armel et moi plongeront en direction de Pou Meyssen. Les voitures sont chargées et nous nous mettons en route. En chemin, Pascal44 m’explique à quoi est dû la présence de poissons dans la cloche du Ressel. Cette fois ci nous passons sans encombres ni crevaisons. Je m’équipe et une fois de plus, impossible de trouver mes gants qui pourtant m’ont été rendus par Pascal44 avant le départ. Ça me fait rager mais je n’aurais pas d’autre choix que de plonger sans. Je me dirige vers la vasque et je me mets à l’eau. Commence alors l’attente de mes binômes. Je vois arriver un peu plus tard Thierry en backmount. Je suis surpris car j’en étais resté sur sa décision de plonger en sidemount. Une fois dans l’eau, Thierry décide de plonger avec le groupe de Pascal. Hier, nous avions remarqué un départ vers une cloche et il a envie d’aller y jeter un coup d’œil.

J’attends donc Armel qui quand il me rejoint s’étonne de ne pas voir Thierry. Je lui explique la situation et c’est en binôme que nous irons visiter la cavité. Nous plongeons en direction de Pou Meyssen. Comme la veille, la visibilité est pourrie dans les vingt premiers mètres. Ensuite, elle s’améliore et vite, j’ai le sentiment de plonger dans de la Volvic. Les volumes sont là encore sublimes. Je plonge vraiment dans une cathédrale et aussi dans une belle rivière. Le phare illumine des roches de toute beauté. Je vois de beaucoup plus de crevettes cavernicoles qu’hier. Je sais maintenant grâce à Armel que leur nom est : niphargus.

La coordination et l’entente avec Armel fonctionne très bien. Nous remontons la galerie et plus nous progressons plus je suis sous le charme. J’ai envie d’aller encore plus loin. Mais l‘heure tourne ainsi que notre consommation. Nous faisons demi-tour et j’essaie de profiter un maximum de chaque minute, de mémoriser chaque détail du relief. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la sortie, hélas la visibilité se dégrade et finit par être quasiment nulle. L’OSTC m’indique 12 minutes de paliers. Même sur des plongées peu profondes, je mesure à quel point les Gradient Factors peuvent être conservateurs (d’autres d’iront pénalisants). Qu'à cela ne tienne, je m'occuperai en faisant et refaisant des V-Drills. Nous faisons surface après 65 minutes, contents de notre immersion.

 

Les paramètres de la plongée sont :

  • Profondeur : 25 mètres
  • Durée : 65 minutes
  • Température : 13°C

 

Nous retournons à Gramat pour un dernier moment de partage. Je cherche mes gants mais cette fois-ci, ils ont définitivement disparu. Je confie à Pascal mon soulagement par rapport à mes V-Drills qui tournaient à l'obsession. Il m'invite à regarder son bi  ainsi que celui de quelques plongeurs DIR italiens de passage. Aucun bi n'avait les cerclages au même niveau. Donc, je sais ce qui me reste à faire pour ne pas me faire suer à l'avenir.

Je range mes affaires, et contrairement à d’habitude, je ne regonfle pas mon bloc. La semaine prochaine, je serais en stage Trimix Hypoxique et je ne sais pas quel est le mélange dont j’aurai besoin. Je reprends la route pour Clermont-Ferrand et c’est la tête pleine de souvenirs que je retrouve mes pénates.

 

Je n'ai maintenant qu'une envie c'est planifier une plongée Cabouy <---> Pou Meyssan

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Lot 20111001 0547 Je ne suis malheureusement pas en mesure de vous montrer les profils de mes plongées à Pou Meyssen. Mais hélas, deux jours après ma dernière plongée, mon OSTC 2N était toujours en mode plongée. J’ai essayé de le ré-immerger, j’ai vérifié qu’il n’y avait point d’éléments qui avaient un effet sur le capteur de pression. Rien n’y fit !

L’OSTC 2N est resté en mode plongée pendant 3 jours jusqu’à saturation complète de la mémoire et son extinction par manque de batterie. Lorsque je l’ai rechargé, il a fallu refaire complètement la configuration et le LogBook était complètement effacé.

 

Publié dans Cave

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